DOSSIER

L'itinénaire vélo Trans-Garona, de Toulouse à l'Espagne

Publié le 31 mai 2022
Temps de lecture : 8 min
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Près de 200 kilomètres. C’est la distance entre Toulouse et les environs de Vielha dans le Val d’Aran, où la Garonne prend sa source. À terme, il sera possible de rallier ce site, à vélo, via l’itinéraire Trans-Garona. Officiellement lancé en 2018, ce projet est un acte fort dans la coopération transfrontalière et le développement du tourisme vert en Haute-Garonne.

Une piste cyclable transfrontalière aux abords de la Garonne… qui coule de source

Un projet de coopération qui concrétise une ambition partagée par le Département de la Haute-Garonne et le Conselh Generau d’Aran.

Le projet TRANS-GARONA est né de la volonté conjointe du Département de la Haute-Garonne et du Conseil Général d’Aran de développer les mobilités douces et le cyclotourisme aux abords de la Garonne, ce patrimoine commun, depuis sa source jusqu’à son estuaire grâce à la connexion avec l’itinéraire cyclable du Canal des Deux Mers (V80) à Toulouse. 

Après plusieurs rencontres politiques et techniques en 2015 et 2016, les deux institutions ont signé une charte de coopération transfrontalière à Saint-Gaudens en novembre 2016 pour réaliser de manière coordonnée l’ensemble des aménagements (21 km au total de part et d’autre de la frontière). 

Ces aménagements compléteront l’offre cyclotouristique actuelle, que ce soit en Haute-Garonne (parcours cyclable Garonne entre Chaum et Marquefave) ou dans le Val d’Aran. 

La réalisation de la piste cyclable Trans-Garona concrétise un bel exemple de coopération transfrontalière entre le Conseil départemental de la Haute-Garonne et le Conselh Generau d’Aran.

Au cœur du massif pyrénéen, les richesses de nos territoires sont multiples et les liens qui nous unissent historiques. Ce potentiel, nous avons souhaité le valoriser en matière d’aménagement du territoire, de développement touristique et économique, d’offre de loisirs sportifs et culturels, de protection de l’environnement et de la biodiversité.

Trans-Garona illustre la volonté d’action commune qui nous anime pour inscrire cette piste cyclable unique dans le réseau des véloroutes transnationales. Sa réalisation en fait désormais une destination d’itinérance douce incontournable et d’envergure européenne.

Nos territoires commingeois et aranais y gagneront en termes d’image et de notoriété. Cette attractivité bénéficiera directement à nos commerçants, artisans, hôteliers et restaurateurs, à la vente des produits de nos terroirs, à la pérennisation des emplois locaux.

Le Conseil départemental de la Haute-Garonne et le Conselh Generau d’Aran sont fiers d’avoir fait de Trans-Garona un maillon solide et symbolique de ce que doit être la construction d’un avenir commun dans une Europe ouverte et solidaire.

Maria Vergés,

Syndicat d'Aran

Un projet soutenu financièrement par l’Union Européenne à travers le programme européen de coopération transfrontalière POCTEFA 2014-2020

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Le tronçon de 21 km entre le pont de Chaum (Haute-Garonne) à Lès (Val d’Aran) a été sélectionné fin 2017 au titre du programme INTERREG V-A POCTEFA 2014-2020 et bénéficie donc du soutien du FEDER (Fonds Européen de Développement Régional) à hauteur de 65 %.

Conseil départemental de la Haute-Garonne, Conselh Generau d’Aran, Haute-Garonne Environnement, Diputació de Lleida.
Partenaires Trans-Garona
  • Pour le Département de la Haute-Garonne, qui assure le rôle de chef de file de ce projet de coopération, l’aide FEDER représente près de 1,6 M€ pour un coût total de 2,4 M€ sur la période 2018-2022 ;
  • Pour le Conselh Generau d’Aran, elle représente plus de 0,8 M€ pour un coût total de 1,2 M€ sur la même période.

Outre ces deux porteurs du projet, deux partenaires associés accompagnent la réalisation de TRANS-GARONA sur le volet valorisation environnementale et touristique : Haute-Garonne Environnement ainsi que la Diputació de Lleida.

Durant la phase de mise en œuvre du projet, les acteurs publics et privés du territoire ont été associés et les habitants informés afin de favoriser la bonne appropriation de ce projet-phare de cette partie des Pyrénées.

Une réunion de lancement et de présentation du projet transfrontalier TRANS-GARONA a été organisée le 3 juillet 2018 à Saint-Gaudens, en présence de Georges MÉRIC, Président du Conseil départemental, du conselher aranais, José Antonio BOYA, et de nombreux élus et acteurs locaux.

La conduite et le suivi du projet ont été assurés via l’organisation de plusieurs Comités de Pilotage (élus) et de Comités techniques.

Le calendrier

Photo de vélos sur Trans-garona
© Loic Bel

De Toulouse aux sources de la Garonne : une réalisation des travaux en deux temps engagée dès 2020

Après une phase d’études environnementales et techniques menée entre 2018 et 2020, le projet est entré en phase travaux dès 2020 des deux côtés de la frontière pour le tronçon transfrontalier. 

Le projet TRANS-GARONA vise à prolonger les itinéraires cyclables existants (réseau du Val d’Aran, actuel parcours cyclable Garonne entre Chaum et Marquefave) et contribuera à relier, à l’horizon de quelques années, les sources de la Garonne, les Pyrénées, l’Atlantique et la Méditerranée. 

La réalisation de ce tronçon est entrée dans sa phase opérationnelle dès le début 2020 et reliera le réseau aranais et le parcours cyclable Garonne existant.

Sa longueur totale est de 21 km : 18 km côté haut-garonnais entre Fronsac et la frontière et 3 km côté aranais de la frontière (Ponte del Rey) jusqu’à Lès.

Les aménagements ont été finalisés au début de l’été 2021 pour les 18 km en Haute-Garonne et se poursuivront jusqu’en 2022 côté aranais. 

C’est la réalisation de ce tronçon qui bénéficie du soutien financier du FEDER (Fonds européen de développement régional) au titre du POCTEFA 2014-2020 à hauteur de 65 % soit une aide européenne de 2,39 M€. 

Photo du tracé Trans-Garona
© Loic Bel
Pour la découverte de la partie haut-garonnaise de la piste, une opération « Faites du vélo » a été organisée en octobre 2021 dans le cadre de la Semaine européenne de la mobilité.

Pour la découverte de la partie haut-garonnaise de la piste, une opération « Faites du vélo » a été organisée en octobre 2021 dans le cadre de la Semaine européenne de la mobilité.

Intégralement réalisés et financés par le Département de la Haute-Garonne, les aménagements de Marquefave vers Toulouse (42 km) via Muret et Portet-sur-Garonne permettront de parachever l’itinéraire cyclable TRANS-GARONA depuis la source de la Garonne dans le Val d’Aran jusqu’à la Ville Rose.

Les travaux de ce tronçon devraient être engagés en 2023 sous réserve de l’obtention des autorisations et la Déclaration d’Utilité Publique délivrées par le Préfet de la Haute-Garonne.

L’ensemble de l’itinéraire TRANS-GARONA, nommée aussi V83, permettra ainsi de relier directement à vélo la source de la Garonne jusqu’à son estuaire mais aussi de se connecter avec la Route des cols pyrénéens, avec la V81-véloroute du piémont pyrénéen au niveau du grand site de Saint-Bertrand de Comminges, puis à partir de Toulouse via la V80-véloroute du Canal des 2 mers, la continuité de grande itinérance cyclable vers l’Atlantique, la Méditerranée et la vallée du Rhône (Canal des 2 Mers à vélo entre Royan et Sète, Scandibérique-EuroVélo3, Vélodyssée, Méditerranée à Vélo et ViaRhôna).

En matière d’intermodalité, l’itinéraire TRANS-GARONA dispose sur son parcours haut-garonnais de nombreuses gares de Toulouse à Montréjeau-Gourdan-Polignan avec un service de transport train + bus présent 7jours/7.

Les enjeux

TRANS-GARONA contribuera fortement à valoriser les richesses patrimoniales, touristiques, culturelles et naturelles des territoires parcourus

TRANS-GARONA est un projet à trois « entrées » :

  1. Trans-Garona c’est d’abord une « infrastructure » sécurisée et balisée incitant à la pratique cyclable pour les habitants des territoires traversés (déplacements quotidiens, domicile-travail, domicile-collège, sport, loisirs et remise en forme…)
  2. Trans-Garona c’est aussi un axe structurant de séjours à vélo qui permet d’envisager la conception et la mise en tourisme de produits et de circuits touristiques à partir de l’itinéraire principal, vers l’offre d’itinérance locale (boucles locales et variantes) en combinant les pratiques vélo, VTT, pédestres avec les chemins de Saint-Jacques de Compostelle notamment, en offrant des services de locations, de haltes détente et accueil vélos, de transport de bagages, d’hébergement, de restauration et en favorisant la découverte des paysages, des villages, des savoir-faire artisanaux, des produits du terroir, des activités de pleine nature et des richesses culturelles et patrimoniales des territoires ruraux, de piémont et montagnards.
  3. Trans-Garona c’est enfin une offre de grand voyage à vélo de dimension nationale et européenne grâce à ses connexions aux autres véloroutes :
  • Relier les sources de la Garonne aux berges de Toulouse,
  • Relier, via un réseau cyclable européen (Euro-véloroutes), les sources de la Garonne à l’Océan Atlantique et sa « Vélodyssée » et à la mer Méditerranée et sa « Méditerranée à Vélo »,
  • Permettre la traversée des Pyrénées,
  • Passer la frontière franco-espagnole,
  • Relier les métropoles de Barcelone, Toulouse et Bordeaux,
  • Rejoindre l’Atlantique et la Méditerranée.

Il permettra de traverser et découvrir des territoires riches :

Par leur patrimoine architectural et culturel : sur l’aire géographique qui couvre le piémont pyrénéen de la vallée de la Garonne jusqu’au Volvestre, le patrimoine architectural se dévoile au travers des églises romanes et gothiques, des hôtels particuliers à l’architecture renaissance, de châteaux, de pigeonniers, de lavoirs, de halles marchandes et de granges dites commingeoises. De la préhistoire en passant par l’antiquité, l’époque moderne jusqu’à l’ère industrielle, le Comminges est un grand livre d’Histoire à ciel ouvert.

De nombreux sites patrimoniaux et culturels se dévoilent tout au long de la piste TRANS-GARONA : la ville de Saint-Béat connue pour son festival du marbre, les vestiges de la station thermale de Barbazan, le Grand Site Occitanie de Saint-Bertrand-de-Comminges-Valcabrère qui possède un remarquable patrimoine archéologique et architectural, Montréjeau et Gourdan-Polignan pour leurs hôtels particuliers, la ville de Saint-Gaudens pour sa collégiale, ses musées d’Arts et figures des Pyrénées centrales et de l‘histoire du circuit du Comminges et son centre d’Art contemporain La Chapelle Saint-Jacques, les deux châteaux du XIX° siècle de Labarthe-Inard, les vestiges des villas gallo-romaines de Valentine et de Martres-Tolosane (Villa de Chiragan), le pont du XVIII° siècle de Saint-Martory, Martres-Tolosane, cité faïencière avec son musée archéologique du Donjon, son centre d’Art contemporain du Grand Presbytère et son musée de la faïence, Cazères et son église à deux tours, ses vestiges médiévaux et sa halle en métallique du XIX° siècle et Carbonne qui révèle son église à clocher-tour, sa maison de la Tour du Gouverneur (XVI° siècle) et son musée dédié au sculpteur André Abbal. Chaque village, bourg, hameau permet de découvrir la richesse culturelle et patrimoniale de cette partie de Pyrénées et de son piémont.

Saint-Bertrand-de-Comminges
© Aurélien Ferreira
Saint-Bertrand-de-Comminges

Et, au gré des saisons, leur patrimoine naturel : la biodiversité conjugue les richesses faunistiques et floristiques d’un contexte montagneux et du fleuve Garonne. Cette variété de faunes et flores sauvages endémiques a prévalu au classement de ces espaces au titre de Natura 2000, et de Zones Naturelles d’Intérêt Ecologique, Faunistique et Floristique (ZNIEFF).

Ces richesses seront valorisées au travers de panneaux pédagogiques. Deux d’entre eux, installés début 2022, présenteront, d’une part, la Garonne montagnarde et d’autre part, le site Natura 2000. Ils seront suivis par l’installation de deux panneaux complémentaires dans le courant 2022. TRANS-GARONA permettra également aux visiteurs de découvrir les Maisons Garonne de Miramont-de-Comminges et de Cazères.

Photo d'un papillon sur une branche